ARTICLE : Elisabeth et ses douleurs violentes.

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Les douleurs chroniques, les pathologies chroniques au sens large, mettent le plus souvent les patients dans des abîmes de souffrance qui les amènent à consulter. Soit un médecin indélicat leur a dit : « vous n’avez pas de raison d’avoir mal, c’est dans votre tête » alors ils décident de venir au cabinet en se disant qu’ils sont un peu fous, soit ils sont tellement tristes et déprimés de la situation dans laquelle ils se trouvent qu’ils viennent consulter.

Lorsqu’Elisabeth vient au cabinet, elle m’explique qu’elle a fait un AVC à la naissance de sa fille Téa, il y a 7 ans. Elle a été paralysée pendant plusieurs mois du coté gauche, elle a tout récupéré depuis mais conserve des douleurs chroniques : au bras et dans le pied.

« – Pouvez-vous me décrire vos journées : le matin dès que vous vous levez, vous avez mal, c’est cela ?

– En fait quand je me réveille, je crois que je vais être normale, j’oublie qu’elle est là si j’ai passé une bonne nuit, ce qui est rare, mais je me réveille et subitement, la douleur me surprend.

Elle m’attrape et c’est parti pour avoir mal, c’est encore elle, toujours là, comme un fond d’écran, pour une nouvelle journée.

Ensuite j’arrive au travail – je suis secrétaire médicale – et j’enchaîne, je réponds aux patients, je réponds aux médecins, je discute avec mes collègues, je déjeune d’une salade rapidement, je prends un café…je la tiens à distance. Je préfère l’ignorer.

– Oui, je vous comprends tellement, comment faire autrement ?

– J’ai pas le choix, il y a beaucoup de travail dans le service où je suis. Mais dès que je suis dans ma voiture pour le trajet retour, à nouveau la douleur me saisit.

Elle se venge on dirait. Et puis quand j’arrive chez moi c’est encore pire : je suis coincée sur mon canapé. Heureusement que Fred est là pour s’occuper de Téa. 

J’adore cuisiner mais je ne peux plus. Je mets longtemps, trop longtemps pour le timing serré de la semaine. Parfois le week-end je peux le faire car on a plus de temps.

Fred a déjà fait les devoirs avec Téa quand je rentre, il est professeur.

Puis nous dînons tous les trois. L’endormissement n’est pas un problème, vu la douleur du début de soirée, je m’endors facilement. Mais souvent la nuit je perçois des décharges électriques violentes. Je suis alors réveillée subitement. Au début, j’attendais qu’elles se calment pour me rendormir mais j’ai compris qu’il valait mieux que je me lève pour bouger, comme pour faire circuler l’électricité. »

Après cette description, on comprend que le point qui pose problème est peut-être cette lutte : comme si la journée elle se bagarrait avec sa douleur et l’envoyait voir ailleurs d’une certaine manière. C’est bien logique de faire cela, et plein de bon sens d’essayer de se débarrasser de la douleur. Oui mais cela ne fonctionne pas.

Si sa manière de calmer sa douleur est de la rejeter la journée, et qu’elle apparait le soir après sa journée, encore plus fort, comme une réponse en forme de boomerang, alors il va falloir lui prescrire l’inverse.

« Appeler la douleur » est bien l’inverse de « lutter contre elle » mais c’est assez vertigineux. Pourtant la logique de l’École de Palo Alto est implacable : quand ce qu’on tente de faire pour résoudre le problème ne fonctionne pas, il faut trouver rigoureusement quelle est la stratégie à 180°.

« – Elisabeth, je sais que vous allez me prendre pour une folle, mais je pense qu’il faut qu’on fasse l’inverse de ce que vous faites, et donc il va falloir qu’on appelle votre douleur régulièrement dans la journée pour qu’elle ne revienne pas se venger, violemment, la nuit. Peut-être est-ce très étrange mais on peut toujours essayer.

– Je n’ai rien à perdre, mais je ne vois vraiment pas comment faire cela : je souhaite tellement ne pas avoir mal.

– Oui je sais c’est bizarre. Prenons-la comme une information (qu’on ne comprend pas vraiment et qui est plus qu’énervante) mais admettons qu’elle ait quelque chose à signifier, c’est logique que si vous ne l’écoutez pas, si votre corps dit quelque chose et que vous l’envoyer paître, alors ça revient avec force. Si on fait l’inverse et qu’on l’écoute régulièrement, elle pourrait ne plus se manifester violemment. »

J’ai donc passé plusieurs séances à trouver comment appeler la douleur volontairement, plusieurs séances à convaincre Elisabeth que c’était la chose à faire. J’étais encouragée, et la patiente aussi, par le fait qu’entre la 1ère et la 2ème séance, les décharges qui, la nuit la tiraient de son sommeil, disparurent comme par magie. On avait commencé à écouter et à prendre l’information-douleur en compte.

A la sixième séance, elle fait bien l’exercice et en très peu de minutes : dans les toilettes, à la pause-café, après le déjeuner, elle appelle sa douleur et celle-ci ne vient pas toujours. Elle prend le temps aussi avant de démarrer sa voiture et de faire le trajet retour. Le soir une fois à la maison, elle n’est plus accablée par elle : la douleur ne se déchaîne plus.

Comme si elle avait appris à communiquer avec elle. Comme si elle avait fait la paix avec la douleur.

Celle-ci est toujours là cependant ; Elisabeth décrit son agacement : dès lors qu’elle veut faire les magasins ou lorsqu’elle tente de reprendre la course à pied, la douleur arrive toujours.

Je suis alors obligée de constater avec la patiente, que celle-ci est un peu exigeante : c’est normal d’avoir ces douleurs-là : un effort physique reste un effort susceptible d’être douloureux et quand on pense qu’elle était paralysée, c’est peut-être un reliquat de douleur parfaitement logique et dû à l’effort ! Elle en a convenu !

Une des dernières séances, elle arrive ainsi :

« – J’ai continué l’exercice mais parfois cela ne marche pas, et puis j’aimerais aujourd’hui travailler la confiance en moi.

– Pardon ? Je crois à une caméra cachée : pourquoi cette femme si pragmatique et centrée d’habitude sur des faits et des sensations me demande quelque chose d’aussi vague et intellectuel, puis qu’est-ce qui ne marche pas ?

– Comment cela Elisabeth : qu’est-ce qui ne marche pas exactement ?

– Nathalie, le matin et tous les matins depuis plusieurs semaines, quand j’appelle ma douleur, elle ne vient pas. Alors je ne sais pas quoi faire.

– ? (Je suis abasourdie)

– Oui je sais c’est bien ce qu’on voulait mais cela fait 7 ans que j’ai mal alors quand elle n’arrive pas, je ne sais pas quoi faire, c’est trop bizarre. 

J’éclate de rire en me disant que décidément l’être humain est invraisemblable et puis je lui réponds :

« Ce n’est pas grave si elle ne vient pas, vous l’appelez tout de même et si elle ne vient pas, pas la peine de s’inquiéter : vous lui dites : à tout à l’heure, elle viendra sûrement au moment de la pause-café ou plus tard, on en est sûres, n’est-ce pas ?

– Oui c’est vrai vous avez raison, excusez-moi je sais que je devrais être contente, et je le suis, mais je ne savais pas quoi faire.

– Ben voilà, vous attendez, elle reviendra plus tard c’est sûr, donc profitez-en pendant ce laps de temps.

– Ah oui je n’y avais pas pensé !

– Sinon vous m’avez parlé de confiance en vous, c’est quoi cette histoire, c’est à votre travail que vous vous dites cela ? Qu’est-ce qu’il se passe ?

– Oui en fait vous savez quand on a dit que je devais écouter si ma douleur signifiait quelque chose, et bien j’ai remarqué dans mon carnet, que chaque fois que je l’écoutais au travail elle me disait : « Arrête de te laisser faire par tes collègues ou par les médecins ».

– Ah bon ? Par exemple ?

– Par exemple, l’autre jour Martine me dit : tu ne devrais pas passer autant de temps avec les patients à leur expliquer comment suivre leurs ordonnances, les médecins le feront.

Sauf que moi je trouve que c’est la moindre des choses, vu ce qu’ils traversent et je n’ai pas envie de faire autrement, même si je suis débordée.

A chaque fois cela me fait mal et c’est comme si ma douleur disait : « Te laisse pas faire avec la vieille ! »

Ainsi, tout était plus clair ! Quand Elisabeth cherchait à travailler sa confiance en elle, ce n’était pas qu’elle avait d’un seul coup basculée dans un nouveau monde de développement personnel : elle constatait vraiment que sa douleur se manifestait dès qu’elle ne savait pas se défendre de remarques désobligeantes de ses collègues.

Nous avons donc co-construit des répliques à utiliser pour pouvoir répondre et réagir face à certaines attaques des autres, comme par exemple les jours où elle sait qu’elle a beaucoup de suivis à faire : « Ah, Martine, au fait je te préviens, je vais encore perdre du temps selon toi aujourd’hui car moi j’aime beaucoup mes patients ! » assortie d’un grand sourire.

Cette thérapie s’est terminée par une séance assez incroyable où elle m’expliquait comment elle décidait parfois d’appeler sa douleur dans des moments pénibles : « Viens avec moi, on va voir le Dr XX. « Ben oui Nathalie, puisqu’elle est là, elle n’a qu’à venir avec moi, je ne serai pas toute seule à me faire enquiquiner par ce médecin autoritaire ».

Elle a aussi dit avec fierté que depuis un mois elle pouvait à nouveau courir et sans douleurs, pas longtemps, une heure tous les deux jours. (Ce qui n’est pas mal quand même !)

Elle part courir et emmène sa douleur en disant, « laisse-moi courir, je fais mon entrainement avec ma musique et tu viendras tout à l’heure quand je me reposerai sur le canapé. » Elle a aussi dit qu’elle n’excluait pas de refaire le Mont-Blanc !  

Enfin 6 mois plus tard, je l’ai revue pour un autre problème, au sujet de sa fille et des crises de colère importantes et régulières que faisait celle-ci. Elle a dit que, bien sûr, elle avait toujours mal mais que cela n’avait rien à voir :

« – Souvent la douleur revient quand je l’ai bloquée : si je ne l’écoute pas régulièrement dans la journée, au bout de trois jours maximum, elle revient, en force, le soir.

Je dois juste faire attention à cela. Et oui je continue à courir, ça me fait tellement du bien même si je n’ai pas retrouvé la condition que j’avais pour mes trails, c’est génial ! »

 

Ainsi dans le cas d’Elisabeth le travail thérapeutique a consisté à trouver des moyens pour appeler volontairement sa douleur, mais une fois celle-ci présente, ce qu’a trouvé la patiente fut d’accuser réception de cette information en cherchant à la comprendre.

La douleur, alors, était comme un messager qui lui disait « Te laisse pas faire » et l’a poussée à chercher à apprendre à riposter face à certaines de ses collègues, des médecins ou des patients.

ARTICLE : Claire et l’Interruption thérapeutique de grossesse.

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En matière de grossesse et de parentalité, il n’y a pas de mode d’emploi clé-en-main, tout change sans cesse ! Et le contexte et la perception qu’on en a…

C’est pourquoi au Centre de thérapie brève et stratégique à Lyon, nous disons aux futurs parents qu’ils s’embarquent pour « 9 mois sans mode d’emploi » et que cela va durer après la naissance !

Tout se passe pourtant comme s’il fallait opter une bonne fois pour toutes pour LA juste attitude, ce qui est terrifiant et impossible.

Le suivi de grossesse très médicalisé, l’accouchement, l’allaitement et les directives en termes de parentalité sur la nourriture, la digestion, le sommeil et l’éducation en général sont autant de sources fructueuses d’angoisses, d’idées obsédantes et d’émotions envahissantes comme la culpabilité ou la tristesse.

L’interruption volontaire de grossesse peut générer une forte culpabilité selon la situation évidemment, mais l’interruption thérapeutique de grossesse aussi. Peut-être même plus inévitablement en terme de logique de problème et de logique de communication selon l’Ecole de Palo Alto : les médecins, les sages-femmes, la famille et l’entourage au sens large envoient le message : « Tu ne pouvais pas faire autrement ! Tu as eu raison » alors un violent message retour (feed-back) arrive au cœur de la maman : « mais si, j’aurais peut-être dû l’accepter ainsi, peut-être que cela ce serait bien passé ». Et alors le cercle vicieux de la souffrance est en route via la culpabilité.

Claire s’assoit en face de moi, croise ses longues jambes et commence ainsi :

« – J’ai dû subir une ITG et faire tuer mon bébé il y a un an, c’était affreux. »

Ses yeux sont sombres, durs et vides. Elle m’a dit cela comme un robot, comme un légiste me dis-je.

Elle explique qu’au moment de l’échographie morphologique, toute à la joie de voir son bébé, une fille, accompagnée de son mari et de son fils de 14 mois, la situation lui avait échappé. Tout a basculé en quelques secondes : l’échographiste s’est tendue, elle a zoomé, remesuré, recalculé : « il y a quelque chose qui ne va pas au niveau de son cervelet, il est hypoplasique ? Ça ne va pas du tout… »

Elle a vécu ensuite, un mois avec son bébé en sursis, prise en charge par un collège de médecins organisé en forme de cellule de « diagnostic anténatal ». Un mois pour comprendre qu’il n’y a rien à comprendre, pas d’explication : « la génétique sûrement mais on n’a pas identifié le gène », pas de trisomie, pas de maladie, rien et pourtant il a fallu la tuer.

« – Le gynécologue qui me suivait régulièrement, n’a été d’aucun secours : « Ton bébé n’a pas de cerveau, fin de l’histoire, tu vas avorter et tu verras rien, point !»

– « Point », comment cela « Point » ? « Rien voir » ? Mais je veux tout voir, moi ! Avorter ? Mais mon bébé bouge dans mon ventre, on ne peut pas parler d’avortement ? Si ? Je ne comprenais rien mais je comprenais que ce serait l’enfer. Ce fut l’enfer, comme un long, très long cauchemar. Aujourd’hui encore je me sens dans un cauchemar, comme si j’allais me réveiller et pourtant je suis bien réveillée : la vie a continué, imperturbable, implacable, trop chiante : j’aurais voulu mourir avec elle mais on ne décide pas de mourir par la force de la pensée malheureusement, et puis il y avait mon fils et leur père. Je sais que c’était la meilleure solution pour elle et pour ma famille, mais je m’en veux quand même, encore et toujours.

– Pardonnez-moi mais on dirait que c’était la meilleure solution pour elle, pour votre fils et votre mari, mais pour vous ? Et vous ? Vous vouliez quoi en fait, Claire ?

– Je ne sais pas. A l’annonce violente et stupéfiante, j’ai pensé me sauver avec elle. J’irai dans un autre pays, là où il n’y a pas d’échographies, pas de mesures, je me répétais cela tout le temps.

Un genre d’endroit primitif, une île ? Qu’on nous foute la paix : c’est trop tard ! Je l’aime, c’est trop tard !

Petit à petit, les jours passant, je me suis raisonnée : « je suis sa maman, je dois prendre mes responsabilités et faire le mieux pour elle » alors j’ai décidé que le mieux c’était de la renvoyer d’où elle venait. On nous assurait un retard moteur et peut-être un retard mental : je voulais faire ce qu’il faut : lui donner ce corps, cette vie, cela me paraissait inadéquat, pas digne d’une bonne mère.

Tu parles d’une bonne mère ! J’ai assassiné mon bébé ! Je n’aurais pas dû, je me sens si coupable. Elle est où maintenant ? Son corps est au cimetière mais elle ? Je n’oublierai jamais cet autre gynéco qui pleurait lorsqu’il a pratiqué le geste létal sur elle. Sans ses larmes, je serais devenue folle je crois.  J’ai dû accoucher aussi, je l’ai vue, je l’ai embrassée. D’ailleurs, elle avait la même odeur que son frère quand il est né. Oh et elle était si petite et si belle : un ange !

– Claire, je suis vraiment très touchée par ce que vous décrivez, vous avez dû emmener votre bébé à la mort et vous êtes … Il n’y a pas de terme, je crois. On dit “orphelin“ pour un enfant qui a perdu ses parents mais pour une maman qui a perdu son enfant, on ne dit rien, il n’y a pas de mot. C’est contre nature semble-t-il puisqu’il n’existe pas d’adjectif dans notre vocabulaire pour décrire cet état. C’est vraiment horrible ce que vous avez vécu. Mais au-delà de la tristesse, j’ai l’impression qu’il y a cette culpabilité immense qui vous fait du mal et vous use, lancinante, non ?

– Si et c’est étrange, c’est comme si c’était presque plus facile au début, juste après sa mort. J’ai l’impression que je faisais face, que j’étais plus forte à ce moment-là. Aujourd’hui je me sens beaucoup plus perturbée. L’annonce de cette nouvelle grossesse a comme déclenché en moi un truc torturant. Chaque jour, je négocie avec moi-même, je me dis sans cesse une chose et son contraire : “Tu n’aurais pas dû“ puis immédiatement “Si, tu n’avais pas le choix, c’était mieux pour elle“. Je ne sais plus où j’en suis. En fait c’est depuis que cet anesthésiste odieux a saisi mon dossier en s’exclamant : « Ah mais il y en a un de vivant parmi tout cela ? »

– Mais non ! Il a dit cela ? Mais qu’avez-vous répondu ?

– J’ai dit avec une petite voix de gamine : “Quand même oui, j’ai mon fils. “

– Je lui aurais arraché un œil à votre place, mais quel con !

– Oui c’est sûr, en même temps c’était pas faux : j’ai eu une GEU en guise de première grossesse et vécu plusieurs fausses-couches.

– D’accord mais vous ne m’enlèverez pas l’idée que ce soignant était un mufle, tout simplement.

– En tout cas depuis cette phrase, je me sens de plus en plus mal. Je pense tout le temps à cette décision, à ce qu’on lui a fait. A ce que je lui ai fait.

– Claire, il va falloir qu’on s’occupe mieux de votre culpabilité. Cette émotion est un supplice. Comme quelque chose qui vous transperce le cœur puis se retire et vous transperce à nouveau, sans relâche. Vous vous sentez coupable d’avoir tué votre bébé alors dont acte. Vous l’êtes.

Quand on est coupable de quelque chose le plus important est, je crois, de l’accepter et de trouver un moyen de réparer.

– Comment voulez-vous que je répare ? Elle est morte et enterrée.

– Je vais vous demander de lui parler. C’est un peu bizarre mais dites-lui ce que vous me dites à moi !

Que vous êtes désolée, qu’elle vous manque, que vous l’aimez tant et plus encore. Qu’elle est votre fille et que vous regrettez de l’avoir fait repartir, que vous auriez aimé la connaitre et qu’aujourd’hui vous voulez trouver un moyen de réparer cela. Un moyen de lui demander pardon et de faire quelque chose pour elle. Peut-être pourriez-vous le faire un soir avant de vous coucher, comme une prière et puis le lendemain matin, soit elle vous aura envoyé un signe, une idée d’une manière de réparer et alors vous le ferez, soit elle ne l’aura pas fait ce qui voudra dire qu’elle n’a besoin de rien, que tout va bien là où elle est et qu’elle n’attend rien de vous. »

Elle se met à pleurer de grosses larmes. Ses yeux jusqu’alors étaient des barricades empêchant l’accès. Enfin ils ont cédé le passage. Je laisse donc s’écouler deux longues minutes je crois, pour qu’elle puisse pleurer en paix. Nous avons alors partagé un instant de recueillement intense. C’était un moment comme quand on est au cimetière, au-dessus du caveau, regardant une dernière fois le cercueil de celui qu’on a perdu, imaginant son corps à l’intérieur.

« – Oui je vais le faire dit-elle au bout d’un moment. »

………….. 

La culpabilité est une émotion lancinante qui nous fait tergiverser en quelque sorte. Ce qui crée de la souffrance c’est cette oscillation de type : « je suis coupable, mais non peut-être pas, mais si… » ce qui revient, en réalité, à une manière de lutter contre l’émotion. Le fait de prendre la culpabilité en lui disant « oui » est dans ce cas précis un 180° par rapport à ce que faisait cette patiente et son entourage.

On passe de « je suis coupable mais peut-être pas » à  « je suis coupable et je trouve un moyen de me racheter, de réparer ». Il faut stopper cette oscillation pour accueillir pour de bon la culpabilité.

L’enrobage poétique si j’ose dire, ou spirituel est une manoeuvre stratégique pour que la patiente accueille son émotion et régule mieux ainsi avec elle-même. Alors la tristesse peut se frayer un chemin puisqu’elle n’est pas stoppée par la culpabilité qui l’empêchait de passer. Ensuite seulement, la tristesse peut faire son travail d’émotion protectrice : la personne peut commencer à soigner sa blessure. Enfin la vérité n’existant pas, j’aime l’idée de pouvoir faire quelque chose au-delà de la mort et de la fin d’une histoire. Mais il s’agit là de mon simple point de vue personnel. Ainsi je crois assez en ce stratagème mais peut-être qu’une stratégie est d’autant plus efficace qu’elle est sincère !

…………

Elle revient me voir quinze jours plus tard.

Elle a décidé de parler à son bébé le soir-même de notre consultation Elle lui a demandé pardon, elle lui a expliqué son choix, ses regrets et a cherché à savoir que faire pour expier cette immense faute.

Le lendemain matin, tout était clair : elle devait planter un jasmin à l’entrée de la maison. Près du porche, au soleil et à l’abri du vent. Ce serait une trace de son passage dans sa vie, de sa présence pour toujours.

Elle m’a aussi dit qu’elle se sentait si joyeuse d’avoir son fils et d’attendre cet autre bébé, qu’elle était contente d’être leur maman, qu’elle se sentait chanceuse.

J’ai reçu un faire-part quelques mois plus tard, je ne l’ai pas revue.

ARTICLE : Toutes les cartes du Monde et de tout le monde sont rebattues.

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Tout change, tout le temps c’est sûr ….mais en ce moment, c’est fort !

Alors je me suis demandé ce qui se passait pour les patients, que font-ils avec leurs problèmes ? Qu’advient-il de tous les problèmes ?

Et puis il y aussi un changement de contexte majeur : le confinement :

Avec qui se confine-t-on d’ailleurs ?

Les couples :

Certaines, j’imagine, sont confinées avec « l’officiel » qui reste dans le canapé avec ses joints comme d’habitude mais toute la journée, en continu. Il est peut-être un peu plus sale car il ne sort pas travailler, voilà une légère différence !

D’autres sont confinés avec leur nouvelle amoureuse : effet «  île déserte » absolu : « leur amour résistera-t-il à cette promiscuité ? » on dirait de la télé réalité. 

Les familles :

Pour les enfants de parents divorcés : qui va où et quand ?

Certains grands enfants sont confinés avec leur copain, copine… loin du nid, pas simple pour certains parents pour qui c’est un crève-cœur de ne pas les avoir près d’eux ou au contraire soulageant pour d’autres qui redoutent leur charge virale parce qu’ils sont jeunes et potentiellement malades mais asymptomatiques !

Certains autres comprennent des années après la séparation que la notion de famille n’existe plus vraiment :

« -En situation grave on n’est plus ensemble tous les 4 c’est donc qu’on n’est plus une famille, non ? ».

« -Oui c’est le principe du divorce je te rappelle ! »

Qui prend des nouvelles d’eux ? De qui prennent-ils des nouvelles ? Qui est important pour eux ? Là aussi certains ont des surprises de taille.

Alors ils « prendront les feedbacks » comme on dit dans mon métier, ils accuseront-réception de qui était là ou non. Grosse tristesse amenée par des situations à changer, des croyances à modifier, des personnes « à trier » pour la vie future. Grande joie, aussi parfois, de renouer avec des personnes qu’ils ne voyaient plus pour une dispute qui n’a plus d’importance dans ce contexte.

 

En confinement, certains problèmes se sont « évaporés » :

Il y a des familles où les problèmes, au sens de Palo Alto, ont disparu. « Un problème est un problème en fonction de la perception qu’on en a » écrivait Paul Watzlawick donc si la perception change : plus de problème.

Dans un contexte de pandémie, de peur de la mort, certains problèmes relationnels passent au second plan, les patients se disent : « ce n’est pas si grave finalement, ça va aller ! »

Au début du confinement, des problèmes se sont évaporés !

Certains patients ont arrêté leurs « tentatives de solutions » pour résoudre leurs problèmes et ceux-ci, s’ils n’ont pas totalement disparus, furent comme « figés ». Un arrêt sur image : le temps fut suspendu, les problèmes aussi.

 

Des problèmes ont continué de s’aggraver :

Puis le temps a passé et les interactions avec les autres ont repris sur le même mode, comme des tours supplémentaires dans certains cercles vicieux relationnels et hop : Revoilà le problème et il est pire !

Une maman s’énerve sur son fils encore plus que d’habitude, au sujet des devoirs. Milieu de matinée elle pleure déjà (d’habitude c’était le soir à 22h) parce qu’Antonin ne veut pas faire ce que les profs envoient sur « ENT ».

D’ailleurs, certains parents saturent ce réseau utilisé par les profs et les élèves au lieu de rester sagement sur Pro Note (logiciel qui les fait déjà bien assez paniquer).

Certains parents disent « faire classe » à tour de rôle : l’un le matin, l’autre l’après-midi. Ce n’est pas leur métier pourtant ! Et la classe est composée de Marie 6 ans et Timéo 8 ans. Leurs enfants. Quelle galère !

Bref, comme d’habitude, mais en pire. « De quoi je me mêle ? » est la phrase qui me vient le plus souvent en tête, dans ces situations-là.

Les pauvres parents affolés par cette responsabilité tentent de faire un métier qu’ils ne connaissent pas, du jour au lendemain. Avec le résultat qu’on imagine. Ils interviennent aussi dans une relation qui ne les regarde pas et font des nœuds.

Souvent, je crois qu’il vaut mieux laisser tranquilles les enfants et les enseignants : ils savent ce qu’ils ont à faire les uns et les autres.

D’ailleurs des relations de soutien, de gratitude naissent en ce moment entre eux : c’est joli et délicat. Ainsi n’est-ce pas précisément le moment de rester en dehors de cela quand on est parent ? Ce serait dommage de gêner cette magie relationnelle qui se crée parfois entre enseignants et enfants. Les enfants aussi peuvent apprendre, par nécessité contextuelle, à être responsables de leurs apprentissages et de leur monde scolaire.

Si on en fait trop en tant que parent, on prend le risque de créer tout plein de nouveaux problèmes. On pourrait trouver dans quelques mois :

« Après le confinement Timéo n’a plus jamais voulu lire ». Il a plutôt été dégoûté à force de séances de lutte chaque jour : tortures répétitives en tête à tête avec son père. Alors le plaisir de la lecture, il ne connait plus. Il va falloir être patient, penserons-nous.

« – Depuis la fin du confinement la prof de maths ne veut plus me recevoir en rdv et je viens d’apprendre qu’elle est en arrêt :

– heu oui, ce n’est pas la prof que les parents engueulaient sur ENT et toi avec ?

– Si, si mais tu sais elle n’était vraiment pas claire…

– ah ben voilà. »

Voici des exemples de nouveaux problèmes que l’on pourrait trouver après, que nous aurons créés, sans le vouloir.

Des problèmes sont devenus urgents à régler, d’un coup !

Des problèmes ont été « promus » en : « à régler rapidement » donc des difficultés se sont transformées en problèmes comme on dit en thérapie brève et stratégique.

Une difficulté devient un problème au sens de Palo Alto quand on a essayé de nombreuses fois de la résoudre, sans résultat. On a mis en œuvre ce qu’on appelle des « tentatives de solutions » qui n’ont cessé d’aggraver la situation et maintenant il faut impérativement s’en occuper !

Une maman vit seule avec sa fille Téa, 5 ans. Son message pour prendre RDV ? Elle a une voix toute frêle et aigüe, des expressions surannées. Elle semble si gentille et si dépassée ! Elle me laisse son numéro car sa fille fait d’importantes crises de colère. Sur son message, j’entends des cris derrière sa jolie voix : on dirait la fille dans L’exorciste. Je me demande de suite : Vomit-elle du vert ?

Je plaisante mais cette maman est tout de même confinée avec son petit suppôt de Satan et ce n’est pas simple ! Elle décide de me consulter pour régler cela. Nous faisons donc nos séances en téléconsultation, pendant la sieste de la petite, pour être tranquilles, confinement oblige !

Une autre situation où le confinement a aggravé le problème : Une dame m’appelle pour son frère.

Il est confiné avec sa femme qui est hystérique, parano et de plus en plus violente. Ça fait beaucoup pour une seule personne, on peut donc comprendre que le frère, enfin le monsieur, ait peur.

« Les enfants aussi sont effrayés et lui reste prostré, terrifié le plus souvent. » me dit sa sœur.

La « mère folle » aussi est en proie avec une horrible peur : on veut lui enlever son bébé car il porte en lui quelque chose pour faire le vaccin contre le covid-19, pense-t-elle. Elle redoute qu’on vienne lui enlever. En effet, pas simple… (!)

Bref, puis-je le conseiller par sms ? (sa femme le surveille tout le temps, il ne peut pas parler) « heu non je ne peux pas ». Malgré toute ma bonne volonté, cela ne me semble pas possible ! J’aide finalement quand même un peu cette dame au téléphone pour qu’elle puisse dire des choses apaisantes à son frère.

Voilà un problème qui était déjà présent : des mois que cette mère va mal mais évidemment là c’est plus grave et plus impérieux de l’aider.

Des problèmes pour ceux qui ne sont pas confinés : les soignants 

Il y a aussi les problèmes de ceux qui ne sont pas confinés confrontés à des situations nouvelles et terribles, chaque jour. Par exemple, les soignants.

Ils ont peur d’être contaminés par des patients et de contaminer soit d’autres patients, soit leur famille : leurs parents ou leurs enfants.

Colère aussi contre la vie, contre le virus, contre la mort. Colère contre le manque de matériel.

Comment faire alors quand ils rentrent chez eux ? Comment font-ils ?

Une des médecins avec qui je travaille régulièrement a eu la généreuse idée de proposer des séances d’hypnose et d’auriculothérapie pour qu’ils retrouvent du calme et de la sa sérénité avant de rentrer : quelle belle idée ! Laisser sortir les émotions à la fin de la journée, les lâcher et peut-être pleurer grâce à ses séances.

Certains autres n’ont pas de problème pour l’instant au sens de Palo Alto, et personne ne peut prédire la trace que leur laissera ce périple dans les montagnes russes émotionnelles qu’ils traversent.

Pour eux, faire l’inverse de se relâcher les soulage mieux (même s’ils sont en revanche très fatigués). Certains vont donc préférer bloquer leurs émotions totalement : black-out total. Finalement, c’est extrêmement adapté au moment où ils le font, comme pour survivre à tout cela en se tenant à distance.

Est-ce que cela déclenchera un tsunami émotionnel ensuite ? Personne ne peut le dire, on verra bien, pour l’instant ça leur fait du bien me disent-ils, alors je les encourage à continuer ce qui fonctionne.

En tout cas, je constate que les problèmes sont toujours là : des problèmes ont disparu, ont changé ou se sont aggravés, d’autres sont nés subitement…tout continue.

La vie continue donc et l’être humain aussi on dirait…ouf !

Pour continuer à lire sur ces sujets, l’article de Dany GERBINET les premiers jours de la crise : https://www.linkedin.com/pulse/coronavirus-et-th%C3%A9rapie-br%C3%A8ve-strat%C3%A9gique-dany-gerbinet/

 

A lire aussi les articles de l’IGB, de Chagrin Scolaire, de Jean-jacques Wittezaele sur la thérapie brève et stratégique dans ce contexte.

ARTICLE : L’approche de Palo Alto : une alternative pour gérer le mal-être dans les organisations ?

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Cet article s’interroge sur les approches traditionnelles en santé au travail, en soulignant à la fois leurs caractéristiques, leurs apports et leurs limites, pour montrer en quoi l’école de Palo Alto peut constituer une approche pertinente en la matière.

L’originalité de cette dernière consiste à privilégier une démarche systémique, qui porte sur les interactions qui se jouent entre un individu souffrant et son environnement professionnel. A travers deux études de cas, l’un à l’hôpital, l’autre dans une entreprise agro-alimentaire de grande consommation, nous présentons le mode opératoire de cette approche.

La discussion qui suit permet une montée en généralité et précise dans quelles conditions l’approche de Palo Alto peut être mise en œuvre pour lutter contre les risques psychosociaux en entreprise.

Introduction

Le monde du travail est traversé par une multitude de problèmes psychosociaux – épuisement professionnel, burn-out, harcèlement, souffrances psychiques, etc. – dont le coût pour les organisations et la collectivité deviennent de plus en plus problématiques (Abord de Chatillon et al., 2012). La médiatisation des suicides au sein de grandes institutions françaises (Orange, Renault, La Poste, l’hôpital de Grenoble…) concourt à faire de la prévention de la souffrance au travail un sujet sociétal brûlant, qui interroge les pratiques managériales. Certains voient même dans ce phénomène une pathologie de civilisation liée à la nature des économies capitalistes, qui asserviraient l’être humain à une logique inextinguible de profit (Chabot, 2013). Si personne ne conteste l’importance du mal-être au travail, la manière de diagnostiquer le problème et d’y faire face est l’objet d’analyses divergentes (Thébaud-Mony et al., 2015). Comment accompagner et aider les salariés, managers ou collaborateurs lorsqu’ils sont en situation de souffrance ou de détresse ? Les réponses sont peu évidentes, malgré une production scientifique conséquente sur le sujet (Abord De Chatillon et Richard, 2015; Bernoux, 2015; Chakor, 2015).

L’approche de Palo Alto – du nom d’une petite ville de Californie où elle a été formalisée au sein du Mental Research Institute (MRI) à partir du début des années 1950 – vise à trouver des solutions concrètes, efficaces et rapides aux situations de souffrances psychiques (Wittezaele et Garcia-Rivera, 2006). Elle a fait l’objet de travaux en GRH (Brasseur, 2003), en communication (Dionne et Ouellet, 1990; Duterme, 2002), ou en conseil aux organisations (Malarewicz, 2012) et est régulièrement mobilisée en matière de résolution des conflits interpersonnels en entreprises (Gill, 2006 ; Boutan et Aubry, 2017) ou comme outil d’aide à la décision des entrepreneurs (Bornard et al., 2014). En revanche, elle reste encore peu appliquée en santé au travail, à l’exception de quelques travaux pionniers (Parmentier, 2009 ; Althaus et al., 2015). Dans ce domaine, elle est fondée sur l’idée maîtresse selon laquelle le mal-être, au travail ou dans d’autres sphères, est toujours le produit d’une interaction entre un individu et son environnement. C’est la relation de l’un à l’autre – et non l’un ou l’autre considérés comme des éléments indépendants – qui génère un état pathologique. Pour comprendre l’intérêt potentiel de la démarche de Palo Alto, il nous faut revenir, dans une première partie, sur les approches traditionnelles en management de la santé au travail. Nous verrons ensuite, dans une deuxième partie, les spécificités de l’école de Palo Alto et les principes d’intervention qui lui sont associés. La troisième partie sera consacrée au cadre méthodologique de notre recherche et à la présentation de deux études de cas. Nous discuterons dans une quatrième et dernière partie des mérites mais aussi des limites de l’approche de Palo Alto dans l’accompagnement et le traitement du mal-être au travail.

Les auteur-e-s

Didier Chabanet
Enseignant-Chercheur
IDRAC Business School
Chercheur au laboratoire Triangle
ENS Lyon
Chercheur associé
CEVIPOF-Sciences Po
(France)

Tarik Chakor
Maître de Conférences
IREGE EA 2426
Université Savoie Mont Blanc
(France)

Nathalie Goujon
Psycho-patricienne & formatrice
Professeure associée
ESDES – UCLy
(France)

Damien Richard
Enseignant-Chercheur
INSEEC School of Business & Economics
Chercheur associé
Chaire Management & Santé au Travail
IAE de Grenoble
(France)

ARTICLE : The conversation : Quand un proche fait une crise de parano

Il nous arrive à tous de faire, un jour ou l’autre, une crise de parano. D’être persuadé que tel collègue manœuvre, en douce, pour récupérer notre poste. Que tel ami, qui ne donne plus signe de vie, profite de ce silence pour dire du mal de nous aux autres, derrière notre dos. D’autre fois, ce sont nos proches que l’on regarde, impuissant, partir dans un délire qui peut aller très loin.

ARTICLE : The conversation : Harcèlement à l’école : apprenons aux enfants à se défendre

Plus personne n’ignore, aujourd’hui, que le harcèlement existe dans les cours d’école. Ni que ces humiliations, intimidations ou agressions répétées engendrent une grande souffrance chez les élèves qui les subissent. La plupart des parents s’inquiètent à l’idée que leur enfant puisse être visé. En réponse, l’Éducation nationale avait annoncé à la rentrée 2017 le « renforcement de la prévention et des sanctions ». Le ministre, Jean-Michel Blanquer, se déplace le 5 mars dans un lycée de Dijon pour évoquer les moyens dédiés à cet objectif

ARTICLE : Emotions débordantes, symptômes envahissants….que faire?

Congrès de la Société Française de Pédiatrie 2018

Le modèle de Palo Alto est un modèle de résolution de problèmes issu du travail de différents penseurs qui a révolutionné la pratique psychiatrique et psychothérapeutique dans les années 50.

C’est l’article de Grégory Bateson «Vers une théorie de la schizophrénie», le premier,qui démontra l’aspect interactionnel et contextuel (et non plus seulement intrapsychique) de certaines pathologies.

Afin de montrer comment ce modèle peut soulager rapidement et durablement des familles en souffrance, j’ai choisi de présenter des vignettes cliniques fréquemment rencontrées dans les cabinets de pédiatrie.

Des émotions débordantes qui prennent parfois la forme de troubles oppositionnels ou de phobies jusqu’aux symptômes envahissants comme l’énurésie ou le bégaiement, les situations de souffrance sont nombreuses, j’en choisis ici, deux.

ARTICLE : La cour de l’école et ses souffrances, comment sortir de la vulnérabilité?

Minutes du Colloque Université catholique de Lyon, Novembre 2013.

Dans cet article, nous exposerons notre compréhension et nos observations actuelles de la «vulnérabilité dans la cour de l’école» en deux parties distinctes.

Notre cadre de recherche est celui qui se limite à notre expérience en cabinet de consultations.

Il est bien évident que nous ne souhaitons pas affirmer disposer d’une liste exhaustive de toutes les situations de souffrances dans la cour de l’école.

Nous parlerons donc de ce point de vue là, du point de vue de 1000 consultations par an permettant d’élaborer ces réflexions.

ARTICLE : Processus effectual et modèle de Palo Alto

Processus effectual et modèle de Palo Alto

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Les points forts

  • Comment accompagner les entrepreneurs si l’on ôte le support rassurant d’une approche causale ?
  • Comment apprendre aux entrepreneurs à s’adapter en souplesse à l’incertitude et aux aléas de l’environnement dans une démarche effectuale, les aider à sortir de certaines routines de pensée et d’action devenues inefficaces, voire nuisibles ?
  • Sur la base d’une expérience menée au sein d’un incubateur étudiant, nous étudions comment une méthode d’accompagnement fondée sur le modèle de Palo Alto peut répondre à ces questions…